Circuit de découverte du centre historique de Châteaudun

Détruit lors du grand incendie qui, en 1723, ravagea la ville, l’Hôtel de Ville fut reconstruit à partir de 1777 par Pierre Toufaire. Louis XV avait chargé Jules Hardouin, architecte et contrôleur des bâtiments du Roi, de reconstruire la ville selon un plan qui est un modèle de l’urbanisme du XVIIIème siècle. L’Hôtel de Ville est édifié sur l’ancienne Place Royale, devenue Place du 18 Octobre en 1884, en souvenir des combats acharnés qui s’y déroulèrent en 1870. Cette résistance a valu à Châteaudun le droit de faire figurer dans ses armoiries la Croix de la Légion d’Honneur.

Erigée par le sculpteur Gaullier, inaugurée le 8 juillet 1860, son rôle n’était pas seulement décoratif mais aussi utilitaire. La distribution d’eau commença en 1855 grâce à l’installation d’une turbine hydraulique sur le site des Grands-Moulins, au bord du Loir. L’eau potable montait jusqu’au centre-ville depuis deux sources proches de la rue des Fouleries. Le phénix symbolise les renaissances de la ville après les incendies dont le plus important fut celui de 1723.

Le bâtiment était un collège de 1814 à 1953. Jean-Paul Migne (Saint-Flour 1800 - Paris 1875), reconnu comme l’un des plus grands éditeurs du XIXème siècle, y a enseigné de 1820 à 1824. A la mort de Philippe Guillois, l’un des architectes de la reconstruction de la ville, Pierre Toufaire, né en 1739 à Châteaudun, a été choisi pour dresser les plans du nouvel Hôtel de Ville.

Cette sculpture d’Antonin Mercié a été élevée par souscription publique en 1897, en hommage aux défenseurs de la bataille du 18 Octobre 1870. Le personnage féminin couronné représente la Ville de Châteaudun ; les deux autres, un franc-tireur mortellement blessé et un garde national.

Il fut construit en 1888 par l’architecte E. Vaillant selon le modèle des théâtres à l’italienne. A cet emplacement se tenait à l’origine l’église collégiale Saint-André, bâtie au milieu du XIIIème siècle et qui a donné son nom à la place. Ce lieu est le point culminant de Châteaudun à 143,75 mètres au-dessus du niveau de la mer.

L’hospice des incurables fut établi en 1824 dans les vestiges de l’église et du prieuré Saint-Pierre situés le long de la rue Dodun. Il s’agrandit en 1834 avec l’achat de la maison Maury, une demeure intégrant une porte gothique et des fenêtres à meneaux datant de la fin du XVe - début du XVIe siècle. L’hospice fonctionna jusqu’en 1902 lorsque les pensionnaires furent transférés à la maison de retraite nouvellement construite rue Fédé. Les derniers vestiges de l’église Saint-Pierre furent remplacés en 1906 par une nouvelle aile visible sur la droite lorsque le site fut choisi pour accueillir une école et un pensionnat de filles. Ce nouvel édifice présente une galerie d’arcades ainsi qu’une façade à pans de bois lui permettant de s’intégrer parfaitement au coeur du centre historique. Les motifs visibles sur la toiture, formés d’ardoises claires et foncées, constituent le dernier témoignage à Châteaudun d’une mode datant du tout début du XXe siècle.

Dénommé ainsi en référence à l’église Saint-Pierre qui se trouvait à proximité. Cet escalier dit des « 200 marches » mène au pied du château, au bord du Loir. Ce passage tenait lieu d’entrée nord de la ville au Moyen Âge. Il était fermé par la Porte du Coin, aujourd’hui disparue.

La Venelle des Ribaudes débouche sur le Cloître Saint-Roch datant du XVème siècle. Ce cloître servait de résidence aux chanoines attachés au service de la Sainte-Chapelle du château. Cette venelle est typique des rues médiévales de la ville. Elle longe l’ancienne chapelle dédiée à Saint-Sébastien et à Saint-Roch où l’on venait se recueillir lors des épidémies. Vous remarquerez en passant les deux baies en arc brisé de l’ancienne chapelle, l’une murée et l’autre transformée en fenêtre d’habitation.

La Maison du Chapitre constituait l’ancien « chartrier » des chanoines, où les chartes étaient conservées. Elle est dénommée aujourd’hui Maison Lumière en référence à sa donatrice, Mme veuve Auguste Maurice Lumière, belle-fille d’Ernest Lumière, maire de la ville de 1870 à 1872. La Maison du Belvédère, à droite, était la demeure du Prévôt des chanoines de la Sainte-Chapelle et de Saint-Roch. La porte du XVème siècle, sur la gauche, était chargée d’isoler le cloître en cas d’épidémie.

La rue était autrefois habitée par la petite noblesse. A l’angle de cette rue et de la place Jehan de Dunois a été établi en 1582, par lettres-patentes du roi Henri II, un collège d’enseignement pour les garçons.

Cette rue, ancienne artère principale de la cité, fut épargnée par l’incendie de 1723 qui détruisit pratiquement toute la ville. Au n°12, la maison présente un portail du XVIème siècle encadré de pilastres à chapiteaux ioniques. La porte en chêne à deux battants présente deux mascarons, sortes de figures humaines déformées censées éloigner les mauvais esprits de la demeure. Sur la façade est également visible une statue de Saint-Aventin, évêque de Chartres et de Châteaudun au VIème siècle.

Maison à pans de bois, demeure bourgeoise du XVIème siècle. La façade en pierre au rez-de-chaussée est soulignée par des pilastres d’époque Renaissance. L’étage, en léger encorbellement, est constitué de décharges formant des croix de Saint-André. Les extrémités des solives présentent des médaillons et des bustes sculptés.

Cette église, fondée au VIème siècle par Saint-Aventin, évêque de Chartres et de Châteaudun, est le plus ancien édifice chrétien de la ville haute encore visible. Remaniée au fil du temps, elle présente une abside du XIème ou XIIème siècle et une nef des XVème et XVIème siècles mais certains éléments sont plus anciens. Des fouilles archéologiques entreprises entre 1980 et 1983 ont permis de faire remonter les origines de la ville au Néolithique (vers 2 000 ans avant le début de notre ère) et d’attester une implantation gallo-romaine sur ce site. A droite, la porte Renaissance marque l’emplacement de l’ancien presbytère de l’église Saint-Lubin.

Bâtie dès le Moyen Âge contre le rempart protégeant la porte d’Abas, cette maison constituait autrefois la Loge des portiers qui surveillaient cet accès à la ville haute. La façade à pans de bois, datant des années 1530, est ornée d’une statue de la Vierge en signe de remerciement car le quartier a été épargné par les incendies. Le chemin de ronde situé de l’autre côté de l’édifice permettait de défendre la porte d’Abas. La porte d’Abas (celle par où s’engouffrait le vent bas) était la porte d’accès ouest dans le rempart de la ville médiévale. La porte d’origine se situait au bas de la rue Saint-Lubin mais une seconde porte fortifiée, protégée par un boulevard (bastion), fut ajoutée au XVème siècle. La porte d’Abas fut abattue à partir de 1832 pour faciliter l’accès à la ville haute.

A cet endroit se trouvait jusqu’au XIXème siècle la rue des Lombardies. Elle était entourée d’échoppes de banquiers, d’usuriers et autres prêteurs de gages. Elle a été progressivement supprimée lors des travaux d’agrandissement de l’Hôtel-Dieu entre 1845 et 1875.

Au XVIIIème siècle, cette maison devient la propriété des religieux de la Madeleine pour servir de Maison Abbatiale. Aliénée à la Révolution, elle fut donnée à l’administration des Hospices. On peut admirer une belle tourelle en encorbellement à l’angle de l’édifice.

Fondé au XIème siècle par Yves, évêque de Chartres. En 1654, Saint-Vincent-de-Paul vint y établir les « Filles de la Charité », ordre religieux qui resta jusqu’en juillet 1976 dans cet établissement qui était l’hôpital de Châteaudun. La partie centrale des bâtiments actuels date de 1762. Elle intègre un avant-corps en hémicycle surmonté d’un tympan sculpté représentant une vertu : la Charité. Les deux ailes latérales ont été édifiées de 1849 à 1862 et la chapelle en 1869.

A cet emplacement situé à l’extrémité sud de l’éperon rocheux, se tenait à l’origine une petite église mérovingienne bâtie vers le VIème siècle qui fut ensuite reconstruite et agrandie vers le Xème siècle. L’édifice fut à nouveau reconstruit et agrandi au XIIème siècle lors de la fondation de l’abbaye de la Madeleine par l’évêque de Chartres dans les années 1120. Il s’agit de la grande église romane visible actuellement. Le portail sud et ses voussures sculptées du XIIème siècle, visibles en traversant la nef, ont été dissimulés lors de l’extension de l’enceinte fortifiée de la ville à la fin du XIIIème siècle et redécouverts à la fin du XIXème siècle. Une tourelle et un pan de rempart sont encore visibles sur la façade occidentale depuis la cour de l’Hôtel-Dieu.

A partir de 1698-1699, les chanoines de Sainte-Geneviève, installés à l’abbaye de la Madeleine, firent reconstruire les bâtiments de l'abbaye et érigèrent cet imposant logis à côté de leur église. Flanqué de deux ailes latérales, l’une le reliant à l’église, l’autre servant de salle capitulaire, le corps de bâtiment principal fut terminé en 1712. Il accueillit la sous-préfecture de 1802 à 1940.

A l’entrée de la rue se tenait la porte du Guichet, porte d’accès sud de la ville. Sous les armoiries de la ville aux trois croissants figure une inscription latine gravée dans la pierre datant de 1735. On peut y lire la devise de Châteaudun : « Extincta Revivisco » (Je renais de mes cendres).

Les murailles construites au XIIIème siècle ont assuré la défense de la ville. Une grande partie a été détruite après l’incendie de 1723. Seules subsistent ces fortifications situées au sud-ouest de l’éperon rocheux, entre deux anciennes portes d’entrée de la ville : la Porte d’Abas (ouest) et la Porte du Guichet (sud).

Vestige des anciennes fortifications, cette tour du XVème siècle intégrée dans l’enceinte du XIIIème siècle avait remplacé une tour plus ancienne. Après l’incendie de 1723, elle fut incluse dans la façade de cet immeuble. Sur le fronton, un cadran solaire porte ces vers de Nicolas Boileau, poète du XVIIème siècle : « Hâtons-nous ; le temps fuit, et nous traîne avec soi : Le moment où je parle est déjà loin de moi. »

Durant le mandat de Louis Baudet, maire de 1892 à 1918, la décision fut prise en 1911 de construire un nouvel établissement pour remplacer celui édifié en 1855, devenu obsolète. Cet édifice témoigne de l’architecture de la fin du XIXème siècle, dans un genre propre aux bâtiments d’hygiène publique qui ont fleuri dans toute la France.

L’édifice date de la seconde moitié du XIIème siècle. L’intérieur est constitué d’une nef de huit travées, dont les trois dernières forment le choeur qui est illuminé par de beaux vitraux Renaissance relatant la vie de Sainte Anne. La flèche du XVème siècle, haute de près de 50 mètres et de forme hexagonale, est construite en pierre de taille, ses arêtes sont ornées de choux frisés. Le portail sud du XIIIème siècle se caractérise par des voussures en arc en plein cintre à motifs géométriques. Une chapelle latérale reconstruite au XVIIIème siècle présente des éléments rappelant l’architecture Renaissance.

Ce groupe en marbre, oeuvre d’Eugène-Ernest Chrétien (1840-1909) représente un Gaulois vaincu dont on rive les fers. Cette statue, confiée par l’Etat, se trouvait auparavant à l’intérieur de l’Hôtel de Ville. Elle fut par la suite transférée sur l’ancienne place du Puits du Hasard.

Le couvent des Cordeliers fut fondé au début du XIIIème siècle. Il déclina au fil des siècles et fonctionna jusqu’en 1783 (date du décret de suppression par l’évêque de Chartres) avec quelques frères incapables d’assurer, comme par le passé, les missions traditionnelles d’évangélisation des campagnes et de la ville. En 1784, la ville récupéra le couvent des Cordeliers pour le transformer en caserne de cavalerie, le porche servait alors d’entrée au Quartier de Brack. La municipalité fit construire, durant les années 1830, deux nouveaux bâtiments en équerre, à l’angle sud-est du quartier.

Edifiée en 1519, la chapelle du Champdé fut désaffectée en 1791. Cédée à la Ville, puis à l’Etat vers 1820, elle fut transformée en magasin à fourrage. Celui-ci fut incendié par la foudre en 1878. Seule la façade de style gothique flamboyant a été conservée et restaurée afin de servir de portail monumental au cimetière du Champdé.

Datant de la première moitié du XVIème siècle, cette demeure possède une cage d’escalier octogonale, surmontée d’un dôme de pierre couronné par des statuettes et un lanternon Renaissance. Le lanternon est également reproduit sur la Fontaine Monumentale (Place du 18 Octobre) et à l’extérieur de la chapelle sud de l’église Saint-Valérien.

A cet endroit, contre le rocher, se trouvait l’église Saint-Médard. Dépendant de l’abbaye Saint-Laumer de Blois, cette église serait, avec l’église Saint-Lubin, l’une des plus anciennes de la ville.Le tombeau de Saint Aventin s’y trouvait. Incendiée pendant les guerres de Religion en 1590, puis partiellement reconstruite, l’église a ensuite été utilisée comme fabrique de salpêtre à la Révolution.La partie occidentale de l’église fut démolie en 1851 afin d’élargir la rue.

Ce portail du XVIème siècle marque l’entrée de l’ancien cimetière de Saint-Jean qui entourait l’église. Il comporte deux ouvertures formées d’arcs de taille inégale en anse de panier, surmontés de moulures et de pinacles ornés de choux frisés. Le cimetière actuel a été créé en 1879.

Située au coeur du quartier Saint-Jean, ’église présente encore quelques éléments datant du XIème siècle mais la plus grande partie des assises date du XIIème siècle. Le chevet semi-circulaire comporte deux absidioles romanes et l’abside est percée de 5 baies en plein cintre. La nef a été remaniée aux XVème et XVIème siècles et les fenêtres sont de style flamboyant. La tour-clocher du XVIème siècle est similaire à celle de l’église Saint-Valérien mais la flèche de pierre a été supprimée à la Révolution.

La chapelle Notre-Dame de la Boissière a été élevée au bord du Loir par les Templiers à la fin du XIIème siècle lors de la fondation de la commanderie de la Boissière. A la chute de l’Ordre du Temple, la commanderie passa en 1312 entre les mains des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Elle fut ensuite vendue à un meunier en 1794. Elle a conservé en grande partie son aspect extérieur d’origine avec des fenêtres ogivales ou en plein cintre pour les deux baies géminées du pignon qui servait de clocher.